Perchée entre ciel et mer, sur les hauteurs de la rade de Marseille, la maison personnelle de l’architecte d’intérieur Dorothée Delaye incarne tout à la fois un refuge méditerranéen, un lieu esthétique et un endroit de transmission. Baptisée « Rue des Roses », cette villa date des années 30 aux lignes modernistes, et fut agrandie dans les années 70.
Une maison à la croisée des époques et des influences
Derrière la façade brute et solaire, la maison de 280 m² déploie ses volumes sur trois niveaux. Six chambres, trois salles de bain, une pièce à vivre de 100 m² baignée de lumière, des perspectives ouvertes sur l’horizon et, à l’extérieur, un jardin en restanques, une piscine creusée dans la roche, un potager, un terrain de pétanque… Un escalier discret permet même un accès direct à la corniche Kennedy et à la plage. Ici, la Méditerranée n’est pas une toile de fond, elle est un personnage qui s’invite à chaque recoin.


Dorothée signe des lieux singuliers et personnels. Entre Paris, Marseille, Hossegor ou Monte-Carlo, son style se nourrit d’éléments naturels, de matières vivantes et de collaborations exigeantes. Elle a imaginé les décors d’hôtels, de maisons de collection et de restaurants étoilés – de l’Hôtel Mercedes pour Paris Society à l’appartement privé de Gabrielle Chanel.
Avec sa première collection de mobilier « Habiter sur l’eau », lancée lors de la Paris Design Week 2024, elle affirme son goût : des créations sculpturales, conçues pour traverser le temps, où l’on retrouve ses matériaux de prédilection — bois profond, travertin texturé, céramique brute.
À l’intérieur de « Rue des Roses », le décor est pensé comme une extension du paysage. On y croise la console organique de Yasmin Bawa, les céramiques subtiles d’Agnès de Bizet (Galerie Gastou), des pièces chinées en duo avec Marie Veidig et Julie Pailhas. Le tapis Le Ponant, dessiné en collaboration avec Toulemonde Bochart, trouve naturellement sa place dans le salon ouvert sur la mer.
Loin de l’exercice de style figé, la maison vibre d’un esprit de liberté : les matières se parlent, les formes respirent. On ressent cette volonté de faire dialoguer le passé et le présent, l’artisanat et le design, l’intime et le spectaculaire. « Rue des Roses » n’est pas une vitrine : c’est un lieu vivant, habité, pensé pour durer – un manifeste sensible du travail de Dorothée Delaye.






