Elise McLauchlan, à faire tourner la tête

Enjolivés de nœuds singuliers, les objets d’Elise McLauchlan sont issus d’un dialogue entre les inspirations graphiques de la créatrice et les imperfections du bois qu’elle façonne au tour. À 31 ans, cette native d’un petit village anglais du Yorkshire, basée aujourd’hui à Vancouver au Canada, travaille avec virtuosité les essences locales.

Par Amandine Bessard

La passion d’Elise McLauchlan pour le bois est née comme éclot un nœud sur le tronc d’un jeune chêne : de la plus naturelle des manières. « Je ressentais une telle attraction pour les objets et leur fabrication que j’avais l’impression de ne pas avoir d’autre choix », raconte la jeune artisane. Il y a quatre ans, Elise délaisse son poste de scénographe pour entamer un cursus à Londres. Là, elle conçoit une chaise au dossier sculpté qui l’oriente vers le tour. Le grain du bois et ses rayons, teintés par l’histoire de chaque arbre, ne cessent depuis de l’animer.

Dialogue avec la matière

« Je fabrique dans un style abstrait et géométrique, précise Elise. Pour autant, la beauté du bois réside dans un résultat quasiment hors de portée de l’artisan. Si j’étais céramiste, je serais si exigeante sur les teintes que je ne ferais jamais rien. Heureusement pour moi, le bois décide. » Chaque bol, assiette ou autre vase gracile résulte ainsi d’un dialogue entre les idées de la jeune femme et le bon vouloir de la matière sur le tour. Elise ajoute à ses créations une légère cire d’abeille, pour faire ressortir leurs nœuds précieux et les protéger. Des trésors boisés à emporter sans modération lors des prochains
pique-niques du printemps.

Crédits photo : Kelly Brown