Pichet en grès, panier en osier, saladier en verre texturé… Les trouvailles de Mélanie Vassart s’inscrivent dans une esthétique douce et solaire, teintée d’un zeste de nostalgie. Tantôt journaliste déco, tantôt chineuse, cette passionnée de vintage se laisse bercer par l’univers de la brocante, et ce depuis sa plus tendre enfance. Loin de posséder l’histoire plutôt classique de parents qui chinaient le week-end venu, la jeune femme est tombée fortuitement dans la marmite de la seconde main. « Je n’avais qu’une dizaine d’années quand j’ai commencé à chiner dans le Emmaüs de mon village avec ma sœur. Ma mère nous donnait deux euros et avec, on avait l’impression qu’on pouvait ramener des tonnes de trésors ! », s’émerveille-t-elle. Des livres Bibliothèque Rouge et Or, un vase pour la fête des mères… Ses premiers trésors marquent le début d’un amour pour les choses “vieillottes”. S’ensuivent alors des coups de cœur pour les boutiques vintage et les brocantes de charme, que la journaliste répertorie dans son blog à l’appellation joyeuse Rose Cadillac. Un site qu’elle animera pendant presque six ans, jusqu’à lancer, à son tour, sa propre brocante en ligne. « J’avais l’impression d’avoir fait le tour de mon blog. À force de voir tous ces objets et d’avoir découvert toutes ces boutiques, je me suis dit qu’il fallait peut-être que je me lance. »

Ode au passé

Bois brut, céramique, vannerie ou verre, Mélanie et son compagnon Brice chinent avec soin des objets aux matériaux nobles qui s’inscrivent dans une démarche durable. De jolies trouvailles graciles mises à l’honneur dans un écrin solaire ; chaque cliché stylisé par Mélanie et pris minutieusement par Brice révèle la beauté de la patine du temps et les imperfections qui s’y façonnent. « Souvent, la brocante, c’est un peu le fouillis, ce n’est pas très bien mis en scène. On a eu envie de montrer que ça pouvait être beau et qu’acheter du neuf sans cesse n’avait pas de sens », conclut la chineuse. Là où poussière et temps se faufilent, Mélanie et Brice flânent, touchent, découvrent et mettent en scène des merveilles… Un art de vivre dont ils font l’éloge allègrement, depuis bientôt un an. À suivre de près.

Les inspirations
de Mélanie Vassart & Brice Martinelli

Le meilleur moment pour faire des brocantes ? 
Ce n’est pas un secret, se lever tôt pour chiner est le meilleur moyen de ne pas se faire chiper les plus belles pièces. Sur les grandes braderies, où les exposants s’installent la veille au soir, il est même recommandé de commencer en plein milieu de la nuit !

La palette de couleurs qui vous inspire dernièrement ?
Les tonalités minérales. Du rose typique de la médina de Marrakech à l’ocre du désert du Namib, en passant par le gris argileux de la pierre de lave.

L’objet chiné dont vous ne vous séparerez jamais ?
Un meuble de métier déniché sur le stand de Florence de Boissieu à la foire de Chatou. Cela faisait trois ans que nous en recherchions un et lorsque nous l’avons repéré, nous avons tout de suite su que c’était le bon, malgré plusieurs tiroirs manquants. Depuis, il trône fièrement dans notre salle à manger et nous l’aimons toujours autant.

Une odeur qui vous enivre ?
L’herbe. Fraîchement coupée le matin ou délicatement recouverte par la rosée du soir.

La ville qui vous inspire le plus ?
Paris bien sûr, mais aussi les villes solaires du sud du Portugal comme Tavira, Estoi et Lagos.

Votre paysage organique favori ?
Les déserts ! Celui de Danakil en Éthiopie, l’erg Chegaga du Sahara au Maroc ou encore le Desierto del Diablo en Argentine. Plus récemment, nous avons arpenté Bardenas Reales au nord de l’Espagne. Dépaysant et tellement inspirant !

Votre matière brute préférée ?
Le bois. Patiné par le temps, accidenté, brûlé… Il dévoile tellement de facettes au cours de sa vie. D’une table de ferme centenaire à un buffet parisien, en passant par un tabouret de traite des années 1950, il raconte à lui seul mille et une histoires.