Intérieur : chez @alidifirenze en Toscane

Installée en Italie depuis une dizaine d’années, l’entrepreneuse française Alice Cheron (@alidifirenze) a déniché la maison de ses rêves sur les collines florentines. Elle nous ouvre les portes de son “palais” : une maison chaleureuse aux maxi-volumes tournée vers un paysage grandiose. Immersion dans une maison traditionnelle toscane où se côtoient de beaux matériaux, des pièces de designers, des œuvres d’artistes émergents et des pépites chinées dans les villages voisins.

Par Margaux Steinmyller – Photographies : Lois Moreno

Terre inconnue

Née en Normandie, Alice grandit à Nice et pose ses valises à Paris quelques années pour sa carrière dans la communication. En 2010, elle quitte tout sans se retourner pour s’installer à Florence, en Italie, avec son amoureux de l’époque : « Je ne connaissais pas la culture locale, et je ne parlais pas un mot d’italien ! » Six mois de cours intensifs et deux jobs consécutifs sur place, et la voilà comme un poisson dans l’eau. « J’ai immédiatement ressenti beaucoup de joie. Le contact humain, le côté solaire, l’éducation au beau qui se transmet du paysage à l’assiette en passant par le style et la façon dont on reçoit. » Sans compter un rythme de vie différent, plus doux et centré sur l’autre : « J’avais mes automatismes de machine de guerre parisienne, il a fallu apprendre à me détendre et aller boire des cafés avec les collègues deux fois dans la matinée ! », dit-elle en riant. Malgré la séparation avec son ancien compagnon, Alice croque la slow life florentine à pleines dents et décide d’y rester. En même temps, elle ouvre Ali di Firenze, un blog confidentiel où elle partage son amour pour la ville (et au plus grand plaisir de son audience grandissante, tous ses bons plans locaux) sous cinq angles : le voyage, l’alimentation, la sagesse, le beau et la couleur. Un concept qu’elle décline plus tard sous forme d’e-shop et de Fugues, des escapades de trois jours destinées aux femmes en quête d’énergie nouvelle dans les plus belles régions d’Italie.

Folie douce

L’adaptation à la vie florentine ? Un jeu d’enfant. Dénicher une maison (de rêve) ? Plus compliqué. Mariée depuis huit ans à un Italien et maman de trois enfants (Leone, 8 ans, Bianca, 7 ans et Sole, 2 ans et demi), Alice rêvait de calme, de vert et de volumes sans trop s’éloigner du centre-ville. « Les collines autour de Porta Romana sont très prisées, ce sont souvent de grandes maisons de famille qu’on ne retrouve jamais sur le marché. On a trouvé la nôtre grâce à ma belle-mère architecte. » Lors de la première visite, ce n’est pas la vue exceptionnelle qui la marque mais le silence royal, une sensation d’apaisement unique non loin du fameux Ponte Vecchio. « Ce quartier, Pian dei Giullari, possède l’avantage d’être comme à la campagne à cinq minutes en voiture de la ville. Un luxe au quotidien ! » Après l’acquisition de cette bâtisse sur les hauteurs florentines, la famille s’engage pour un an de travaux. Système de chauffage, toiture, fenê- tres, électricité, sols…

̈ La cuisine a été notre plus gros chantier. D’ici, je peux couper mes courgettes en gardant un œil sur les enfants, c’est ma tour de contrôle ! ̈

Entourée de verrières, meublée avec des meubles de seconde main et ponctuée de petits clins d’œil à l’alimentation italienne, la cuisine est la pièce où la famille passe le plus de temps.

Le plus gros chantier ? La cuisine ! À l’origine minuscule (située dans la laverie d’aujourd’hui), elle devient la pièce maîtresse, parée de verrières, dans laquelle la famille passe le plus clair de son temps : « On l’appelle “la tour de contrôle », s’amuse Alice. D’ici, on peut couper ses courgettes en gardant un œil sur les enfants dans le jardin, à la salle de jeux ou devant la télé. » Mais son refuge ultime, c’est la chambre paren- tale avec baignoire sur pieds. « Je rêvais d’une suite comme à l’hôtel. C’est là où je lis, j’écris, je peins… » Prochains chantiers en date, l’aménagement de la terrasse adjacente pour en faire un petit paradis de zénitude avec vue sur le jardin – « je cherche un daybed en fer forgé, j’aimerais aussi installer des plantes et notamment de la lavande qui me rappelle mon enfance dans le sud de la France » – et plus tard, dans ses rêves les plus fous, un cabanon au fond du jardin pour en faire son atelier.

Décor avec vue

À l’étage comme au rez-de-chaussée, tout a été composé autour du plus beau des tableaux, le paysage. Une palette inspirée de la nature et du bourg voisin (vert, jaune, terracotta), peu de mobilier mais bien choisi : des pièces contemporaines colorées (les canapés Togo de Ligne Roset, les suspensions Georges, la lampe Gioia de The Socialite Family…) ou d’autres chinées entre la France et l’Italie (la table de ferme dans la cuisine, le set de valises anciennes…) et l’une des plus grandes fiertés d’Alice, une collection d’œuvres d’art éclectique (une nouvelle version de San Giorgio e il drago, un grand tableau signé Beverly Pepper, un duo de cadres de Sarah Espeute, des pein- tures d’artistes émergents de la galerie LdG Art & Patrimoine…). Un joyeux mélange entre le moderne et l’ancien, une dualité entre le chaud et le froid, le bon mix entre la France et l’Italie. Et un terrain de jeux idéal pour de nouveaux défis, avec en première ligne pour Alice cette année, celui de ralentir et d’encore plus profiter de la vie. Tutto va bene!

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Article à retrouver dans le HOME Magazine n°110 (mars-avril 2024), disponible en kiosque
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