Comment est née l’idée d’Izipizi ?
C’est une histoire d’amitié et d’observation. J’ai créé cette entreprise il y a quinze ans avec Charles Brand de Reims et Quentin Couturier – des amis du lycée. C’est en sortie d’études que l’idée est née d’un constat simple : les lunettes de lecture qu’on trouvait en pharmacie étaient peu esthétiques, alors que les montures de luxe, superbes, restaient inaccessibles. Nous avons voulu proposer le meilleur des deux mondes : des lunettes de lecture design, de qualité, à prix abordable, vendues dans des lieux de mode et de design comme Colette, Merci ou le Bon Marché.
Quelle est la différence entre lunettes de lecture et lunettes de vue ?
À partir de 40 ans, les gens deviennent presbytes et ont besoin de lunettes pour voir de près, c’est le vieillissement du cristallin. Une personne sur trois en France en a besoin. Nos lunettes de lecture sont vendues en différentes puissances (0,5 / 1 / 1,5, etc.) et ne nécessitent pas d’aller voir un ophtalmologue. Ce sont des lunettes sans prescription, du prêt-à-porter, du prêt-à-voir.


Comment la gamme de vos lunettes s’est-elle développée ?
Après les lunettes de lecture, nous avons créé des solaires avec le même concept. En 2015, nous avons été les premiers en Europe à lancer des lunettes qui filtrent la lumière bleue des écrans, c’était d’abord apparu au Japon. Ensuite, nous avons développé toute une gamme pour les enfants, qui marche très bien en France, et récemment une gamme pour le sport.
Aujourd’hui, Izipizi c’est pour toute la famille, pour tous les moments de la vie, de la naissance au plus grand âge. Nous essayons d’incarner une marque joyeuse, relativement simple à comprendre, avec des prix très accessibles entre 40 et 60€, tout en restant très désirable.
Pourquoi le changement de nom en 2017 ?
Effectivement avant Izipizi, nous nous surnommions « Se Concept ». Izipizi » vient de l’expression anglaise « easy peasy », qui signifie « facile, cool ». C’etait d’avantage ce qu’on incarnait. Nous ne vendons pas des médicaments pour des maladies graves, nous faisons des lunettes cool, du design, de la mode, de la fraîcheur. En 2017, ce changement de nom a vraiment été l’affirmation de notre volonté de créer une marque. Notre rêve, c’est que demain quand tu dis « lunettes », les gens pensent aussi à Izipizi.
Comment avez-vous abordé la question de l’impact environnemental, qui est l’une de vos valeur majeure ?
En 2018-2019, on a commencé à nous interroger sur notre impact. Au début, ça nous a interpellés car nous avions créé une boîte pour rendre les clients heureux et essayer de faire les choses bien. Comme nous sommes tous les trois parents, nous nous sommes demandé comment répondre à cette question. Plutôt que de faire de grands discours, nous avons décidé de nettoyer devant notre porte. Nous avons fait un bilan carbone et nous nous sommes engagés à réduire par deux le poids carbone de chacune de nos lunettes. Une lunette produite en 2024 émet deux fois moins de carbone qu’une lunette produite en 2019. Nous avons transformé nos matériaux, utilisé des biomatériaux qui permettent aussi à nos produits de durer plus longtemps.
Quelle nouveauté pour les 15 ans ?
Jusqu’à présent, nous faisions des lunettes injectées : on a des moules, on injecte la matière, puis on peint la monture. Pour nos vingts ans, nous testons une monture en acétate, qu’on appelle du « fait main ». On prend une plaque de matière qu’on vient usiner. C’est une autre sensation, un produit plus qualitatif, un peu plus lourd. C’est intéressant car ce que les gens adorent dans notre marque, c’est la légèreté de nos produits. Mais en même temps, la valeur perçue vient souvent du poids de la monture. Cette nouvelle monture sera un petit peu plus chère tout en essayant de rester accessible. Nous sommes très curieux de voir la réaction de notre public.

Quel conseil vous donneriez-vous il y a 15 ans ?
Je fais attention à ne pas faire des phrases bateau, mais il y a des choses vraies : c’est vraiment toi et ta volonté. Il n’y a vraiment rien d’impossible. Ce qui est difficile, c’est qu’il faut à la fois savoir écouter les conseils (nous avons beaucoup écouté) et à la fois savoir parfois ne pas en écouter. L’enjeu, c’est de savoir faire le tri !
Quelle est votre vision pour les prochaines années ?
Quand tu commences une boîte, tu ne sais pas si tu fais un sprint ou un marathon. Après quinze ans, tu te rends compte que c’est un marathon. Ce qui fait que tu continues à courir, c’est le plaisir que tu prends et ce que tu continues à apprendre. Chaque étape a été une source d’apprentissage. Il faut continuer à surprendre, innover, collaborer. Dans vingt ans, j’aimerais qu’Izipizi soit une marque que les gens connaissent dans le monde entier.
Izipizi
Le modèle spécial 15 ans de la marque – ECHO – est disponible en édition limitée.

