« Le Vexin, c’est la campagne aux portes de Paris ; on voulait pouvoir y aller facilement, même le temps d’une journée », explique Fanny, la propriétaire des lieux. Ancien presbytère accompagné d’une grange transformée en maisonnette, c’est la seule parcelle à être sortie du domaine voisin sur lequel se trouve un magnifique château. Ce lieu se dévoile comme une véritable œuvre d’art, restaurée avec une délicatesse et un soin artisanal rares. « Après plusieurs mois à arpenter la région, on est tombé sur cet ensemble datant du XVIIIe siècle, un petit presbytère inhabité depuis 15 ans, une petite maison à l’abandon depuis 45 ans ainsi qu’une grange à foin, le tout niché dans un minuscule village, très préservé. Le coup de cœur a été immédiat, tout comme pour l’histoire de cette maison. Elle tient son nom de la chapelle Saint-Georges située juste à côté, un peu cachée par des arbres centenaires. Depuis, Maison Georges est devenue bien plus qu’une maison de campagne, c’est notre oxygène ! On y file dès que l’on peut, même pour une journée seulement. »

Rénovation dans les règles de l’art
La rénovation, entreprise par Fanny (pendant longtemps directrice de l’offre Maison du concept-store parisien Merci) et sa famille, est une célébration de l’authenticité et du patrimoine, où chaque pierre et chaque poutre gardent en elles l’empreinte d’une histoire riche et vibrante. « Trois ans auront été nécessaires pour faire les travaux, un projet d’envergure dont on n’était pas complètement conscients ! Le plus difficile a été de s’entourer d’artisans qui comprenaient notre souhait : réaliser des meubles simples et qui ont du caractère. On a notamment collaboré avec Matthias Biberon (à Dimensions Variables) et Paul de chez Assemblage Atelier, raconte Fanny. Notre objectif était surtout de préserver l’authenticité du lieu tout en y apportant du confort. C’est pourquoi on a pris le parti de conserver les pièces avec leur gabarit et leur patte. On a gardé les tomettes d’origine ainsi que les peintures d’origine, sur quelques plinthes notamment. » Pendant trois années, le presbytère de 200 mètres carrés et la grange aménagée de 70 mètres carrés ont été transformés et sublimés. Les matériaux d’origine ont été soigneusement conservés, témoignant du désir profond de respecter l’âme du lieu. Ici, l’ancien côtoie le neuf sans complexe. Le tout se mélange avec des trouvailles chinées et glanées par Fanny dans les brocantes de la région, mais aussi au gré de ses nombreux voyages. Le résultat est une évidence : chaque pièce de Maison Georges révèle une harmonie subtile entre les volumes modestes et la richesse des détails. Ici, pas de grands volumes, mais une succession de pièces où l’on vit ensemble tout en pouvant s’isoler au gré des envies. « Et la nature n’est jamais très loin », précise Fanny.


Tour du propriétaire
Au rez-de-chaussée, la grande cuisine avec ses baies vitrées est le cœur de la maison. Sur la vieille table de ferme en bois chinée par la maîtresse des lieux, on déjeune, on prend l’apéritif, on dîne… bref, on refait le monde. La suspension à pampilles dans la cuisine a été chinée aux puces de Saint-Ouen et la nappe brodée vient d’Europe de l’Est (un coup de cœur de Fanny, comme beaucoup d’objets qu’on trouve un peu partout dans la maison), quand la chaise rose et la lampe sont signées Piet Hein Eek. Dans le salon : des bougies d’Anne Vincent, quelques céramiques, des photos d’amis artistes, des affiches vintage Atelier Saint-Lazare, et partout, des vinyles et des livres qui changent d’endroit et de propriétaire régulièrement. Le linge de lit en lin lavé et les rideaux viennent quant à eux de chez Merci.


Le jardin, décliné sur plusieurs niveaux, fait écho à cette ambiance intimiste, invitant à la flânerie et à l’évasion. Mais cette maison, c’est avant tout une aventure humaine, celle d’une famille qui a su s’approprier chaque recoin, chaque histoire gravée dans les murs, et en faire un véritable cocon de bien-être. Pour Fanny, connue pour son flair et son goût du design audacieux, il s’agit d’un projet de cœur où l’héritage se mêle à l’innovation.ci, le passé n’est jamais relégué aux oubliettes : il dialogue avec le présent et inspire une esthétique résolument moderne, où chaque objet et chaque détail participent à la magie du lieu. « En réalité, le presbytère a été pensé comme une maison de campagne pour notre famille et nos amis. La grange est proposée à la location courte. Face aux demandes, on a décidé de louer de façon ponctuelle le presbytère. Certaines marques nous ont également contactés pour y organiser des shootings. En définitive, la bâtisse incarne bien plus qu’une simple maison de week-end. »
Ce lieu, à la fois discret et somptueux, se présente comme une invitation à vivre le charme de la campagne sans renoncer au confort et à l’originalité du design contemporain. Un écrin de sérénité où se conjuguent histoire, esthétique et convivialité, et qui continue d’inspirer tous ceux qui ont la chance d’y passer un instant.






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