Houmous à base de pois chiches et de pois cassés dénichés aux environs de la ville, asperges fraîches parsemées de chèvre fermier et compotée d’oignons parfumée aux mûres sauvages… Avec passion et conviction, Anaïs Boulogne et Benjamin Duquesnoy dépoussièrent l’image des traiteurs aux traditionnelles vitrines emplies de sempiternelles bouchées à la reine et autres consœurs feuilletées mille fois vues. Maison Racine, c’est la nouvelle aventure de ce couple originaire du nord de la France. À quatre mains, Anaïs et Benjamin souhaitent partager au plus grand nombre leur amour d’une cuisine conviviale et réconfortante aux saveurs locales, reflet des richesses encore trop ignorées de leur terroir. Benjamin aux fourneaux, Anaïs en lien avec les producteurs et les clients. Les deux mettant leur palais et leur créativité en commun pour décider des futurs mets proposés à la carte. « Après dix ans d’expérience chez un artisan traiteur pour Benjamin et quelques années en tant qu’entrepreneure pour moi, nous avons eu envie d’allier nos compétences et nos envies dans un projet commun », raconte Anaïs. Maison Racine, un nom comme une évidence, en hommage à leurs origines respectives. Anaïs se souvient de ses étés passés dans la ferme de ses grands-parents à gambader dans les vergers et à admirer ses aïeux pour leur respect de la terre. Benjamin, entre parties de pêche et réveils au chant des oiseaux, héritier d’une lignée de bouchers, a lui aussi appris le goût des bons produits et la passion du travail artisanal. « Un projet enraciné dans le local, empreint de nos valeurs, de nos racines… Racine, comme une évidence, le nom était trouvé. »
Du sens dans les assiettes
Au cœur de Maison Racine, un engagement écologique essentiel pour ces amoureux de la nature. Avec leurs créations gourmandes, ils régalent les amateurs de produits frais, faisant la part belle aux végétaux. « L’idée, c’est de repenser les compositions des assiettes de traiteur, en mettant les légumes au cœur du menu, et redonner à la viande une présence plus exceptionnelle. » Leurs recherches les poussent aussi à troquer certaines épices communes par des découvertes locales et à saupoudrer leurs trouvailles potagères de cumin des prés, de fleurs comestibles, d’ail des ours ou encore d’épices de carotte sauvage.
Partis à la rencontre des cultivateurs pour débusquer les trésors comestibles de leur région, Benjamin et Anaïs ont pu entrevoir l’incroyable diversité du terroir local. Ils y ont déniché légumes-racines aux mille couleurs, précieuses légumineuses et autres herbes aux arômes envoûtants. Des rencontres clefs, qui arriment l’ADN de Maison Racine autour de valeurs paysannes et d’un ferme ancrage à la terre. « Cuisiner, ce n’est pas seulement faire à manger. C’est tisser du lien entre les femmes et les hommes qui façonnent la terre et ceux qui en consomment les produits. C’est aider les Hommes à mieux se nourrir, en respectant le rythme lent des saisons et la nature, revendique le duo. C’est sauvegarder un savoir-faire paysan qui se meurt face à un système industriel en expansion, et offrir la possibilité aux consommateurs de le défendre à nos côtés. C’est construire un autre monde pour demain, engagé et respectueux. Manger est un acte responsable. Cuisiner l’est encore plus. »
Nouvelle vie
Faire le lien, une démarche consciente de Maison Racine, qui se concrétise ce printemps par l’ouverture d’une boutique au cœur du petit village de Bambecque. Un engagement concret et un véritable projet de vie pour Benjamin et Anaïs, qui souhaitaient depuis quelque temps participer à la vie d’un hameau et retourner vivre au vert. Traiteur, boucherie, crèmerie, épicerie et vrac… une offre riche pour mettre à l’honneur les productions agricoles biologiques ou raisonnées voisines. Pâtes à la farine complète meulées à la pierre, quinoa, farine de la ferme des Mions, tisanes aromatiques du Jardin de Mathilde, confiture, bouquets d’herbes d’Anne-Laure et Baptiste de L’Herbacée, fruits et légumes : autant d’essentiels soigneusement sélectionnés qui viendront garnir les étagères de leur échoppe aux côtés des plats mijotés. « À notre échelle, nous souhaitons permettre à certains producteurs de continuer à faire ce qu’ils font », espère Anaïs.
Se rapprocher de la nature, c’est aussi l’opportunité pour le couple d’aller glaner des gourmandises sauvages chipées à la flore des alentours.
« La nature est devenue au fil des ans un refuge ; les balades et les cueillettes sauvages nous inspirent, tout comme les journées passées dans le jardin de nos grands-parents. Elles sont nécessaires à notre équilibre, confie Anaïs. Longtemps, nous avons pensé que seules nos escapades à la montagne pouvaient nous offrir cette bulle d’énergie. Nous avons réalisé cette année, avec le confinement, qu’il n’appartenait qu’à nous d’aller nous inspirer au plus proche. Choisir la belle lumière du matin ou au crépuscule pour redécouvrir les chemins à côté de chez nous, prendre le vélo pour en découvrir de nouveaux. » Sous-bois, pâtures et abords de rivières des campagnes environnantes se font nouveaux terrains de jeu pour ces aventuriers du goût. Là, pâquerettes, oxalis, capucines, orties, prunelles sauvages, fleurs de sureau, bourgeons de sapin et pimprenelles remplissent les paniers et viennent enrichir les saveurs des assiettes mitonnées par Benjamin. Le printemps revenu, la maison fait la part belle aux bruschettas truffées de petits pois et d’herbes fraîches, aux savoureux légumes rôtis ou encore aux irremplaçables tartes rustiques débordant de fruits mûrs. De bien jolis mets aux saveurs engagées, plus que jamais amenés à garnir les pique-niques vertueux et les tables joyeuses à l’ombre des arbres en fleurs.
¨ Cuisiner, ce n’est pas seulement faire à manger. C’est tisser du lien entre les femmes et les hommes qui façonnent la terre et ceux qui en consomment les produits. ¨
Les belles adresses d’Anaïs et Benjamin
Talents de Fermes
Une offre riche et variée, pour acheter local et en direct auprès des producteurs.
601 rue de Bondues, Wambrechies.
L’auberge du Vert Mont
L’adresse de Florent Ladeyn et de son équipe dans les Flandres. Du local, du beau et du bon.
1318 rue du Mont-Noir, Boeschepe.
Wissant
Un ancien village de pêcheurs pris entre les deux caps, Blanc-Nez et Gris-Nez. On aime y flâner les soirs d’été, une glace artisanale à la main, pieds nus dans le sable.
Les Flandres sous la brume
À la fin de l’hiver, alors que le soleil n’est pas encore levé, nous aimons enfiler un pull douillet pour aller découvrir les chemins de campagne emmitouflés dans la brume. Le chant des oiseaux se mêle aux derniers bruits de la nuit, et notre journée peut commencer.
Les dunes de la Slack
Dépaysement garanti. On s’enfonce en suivant les chemins qui serpentent entre les dunes, on se perd un peu, mais on rentre le sourire salé aux lèvres, les cheveux en bataille et l’esprit libre.
Bonjour Autrefois
Nous n’achetons pas de vaisselle neuve et privilégions la vaisselle chinée pour le charme qu’elle apporte à une table. La Lilloise Samantha propose une très belle sélection chaque semaine sur Instagram.
@bonjourautrefois
Les Pains Dépaysants
Ces boulangers proposent des pains au levain naturel fabriqués avec des blés anciens biologiques, locaux et moulus à la meule de pierre.
Sur le marché de Bailleul, le mercredi & le jeudi.
El Market
Pour des cadeaux durables, fabriqués en France et/ou avec une plus-value environnementale et sociale.
128 rue Léon-Gambetta, Lille.
PieuX
Les gîtes et chambres d’hôtes du chef Alexandre Gauthier. Des lieux immersifs et ouverts sur la nature, à la décoration soignée.
1 rue des Étuves, Montreuil-sur-Mer.
Les Fleurs de Noute
Anne est une faiseuse de magie. Elle sublime une table avec ses créations florales réalisées à partir de petites productions locales, de saison ou glanées durant ses cueillettes sauvages.
@les_fleurs_de_noute