On a testé : chez Drouant, l’incroyable menu du Goncourt

Chaque année après l’attribution du prix Goncourt, l’institution parisienne dans laquelle se réunissent les jurés prolonge quelques jours son menu exceptionnel. On a testé cette année.

Par Elodie Daguin (texte et photos)

Quelques jours après que le Goncourt ait été révélé et (justement) attribué à Laurent Mauvignier, c’était à notre tour de dîner en petit comité chez Drouant, véritable institution parisienne. Le rendez-vous avait lieu dans le mythique et boisé salon Goncourt, où tous les premiers mardis du mois, les académiciens se réunissent pour délibérer, et ce depuis 1920. Autour de James Ney, le Chef Roman Van Thienen nous a proposé un menu en 6 temps qui célèbre Colette, son écriture pionnière et son esprit aussi libre que créatif. On pouvait d’ailleurs admirer ses lettres dans le salon à côté du notre, le salon Colette. 

Chaque met était directement travaillé à partir d’une citation extraite d’un de ses ouvrages, par exemple le fromage, aussi bien travaillé que le lièvre à la royale [ qu’un plat principal ] se nommait « Les pierres chaudes de Montigny », composé de Charolais, émulsion de brousse infusée au Mélilot, sablé salé, il était inspiré du livre La maison de Claudine, à travers cet extrait « Il y avait sur les pierres du soir, une chaleur gardée, une promesse de lenteur » ; un véritable voyage littéraire dans le temps, et la gastronomie française. Le Chef Sommelier Guillaume Sicsic, nous a proposé des accords mets vins, en parfaite résonnance avec la délicatesse du menu, et une originalité appréciable, pour finir en douceur : un cidre normand de chez Benoit Lesuffleur et de la Tempera, une boisson sans alcool (à bases de fleurs, d’épices, de fruits et de plantes).