Intérieur : le cocon de @ode.douceurdevivre aux portes de l’océan

Une vie plus douce, au bord de l’Océan, loin de la ville et de son agitation, c’est ce que cherchaient Gaëlle et son compagnon François. Depuis quelques années, ils ont quitté Toulouse avec leur petite Romy, direction la côte Atlantique en face de l’île d’Oléron pour savourer le bonheur d’une vie slow caressée par les embruns.

Par Pauline Louis – Photographies : Anne Lemaître

Pour Gaëlle, cette maison au bord de l’Océan est le point d’ancrage d’une renaissance. En 2018, alors qu’elle occupe un poste très prenant dans la finance, son corps dit stop. Il lui faut des semaines pour réapprendre à lire, des mois pour retrouver un semblant d’énergie, des années pour apprendre à s’écouter, se connaître et se reconstruire. « Aujourd’hui, je sais que ce burn-out était une chance. J’ai beaucoup évolué, notamment grâce à la découverte du yin yoga et aux différentes formations que j’ai suivies sur la psychologie de l’habitat et la décoration consciente. Cela m’a ouvert l’esprit sur la façon dont la maison peut être un outil de connaissance de soi », raconte la jeune femme, fondatrice d’Ôde, qui propose un art de vivre tourné vers la douceur via le yoga et la décoration sensible.

Nouvelle vie au bord de l’Océan

Peu à peu, Gaëlle ressent le besoin viscéral de s’installer à proximité de la mer ou de l’Océan. François, son compagnon, aime la voile, et c’est donc assez naturellement qu’ils orientent leurs recherches vers la côte Atlantique et en particulier le bassin de Marennes, en face de l’île d’Oléron. « On vivait en banlieue de Toulouse. Aujourd’hui, j’ai 15 minutes de trajet à vélo pour aller marcher au bord de l’Océan ! C’est une autre vie, beaucoup plus douce, proche de la nature. L’île d’Oléron a une énergie très particulière, elle est restée sauvage par rapport à l’île de Ré. C’est un endroit qui me fait beaucoup de bien », confie Gaëlle. En 2021, le couple déniche sa maison actuelle après plusieurs années de recherche et de nombreux séjours dans la région pour mieux se familiariser avec l’environnement. « On a eu un vrai coup de cœur pour le jardin arboré avec un magnifique pin centenaire. Je cherchais plutôt une bâtisse charentaise, mais ces anciens chais datant de 1600 avaient beaucoup de potentiel. On a tout de suite su comment aménager l’espace tout en longueur, même si cela impliquait d’importants travaux », se souvient Gaëlle.

À son arrivée, le couple se lance dans deux semaines intenses pour avancer au maximum le chantier et créer un cocon aussi confortable que possible pour leur petite Romy, alors âgée de 2 ans. « J’ai eu besoin de tout mettre à nu et à plat pour partir d’une page blanche », souligne Gaëlle. Le béton ciré remplace les tomettes vernies, la porte de la cuisine est retirée, révélant une arche aux courbes enveloppantes, et le blanc se déploie sur les murs. Depuis, les travaux se poursuivent doucement mais sûrement, entièrement menés par le couple. « Nous avons mis en valeur le peu de cachet que la maison pouvait avoir, comme la poutre du salon que j’ai poncée pour révéler le bois brut. J’aime beaucoup le charme de l’ancien, cela apporte un supplément d’âme à un intérieur. »

Cocon slow

Au fur et à mesure, Gaëlle se façonne un intérieur à son image, délicat reflet de son histoire. Les couleurs poudrées, entre beige rosé et vert lumineux, racontent son besoin de douceur. Les matières brutes et naturelles apportent de l’authenticité. Bois, céramique, terre… Gaëlle privilégie les pièces qui lui parlent pour construire une décoration très personnelle, comme les suspensions au-dessus du canapé qu’elle a modelées elle-même, ou la table basse du salon qui appartenait à son grand-père italien et sur laquelle elle le revoit encore façonner les gnocchis. « Je cherche toujours le sens et le bien-être à travers ma décoration. On n’a pas tous le même ressenti par rapport à un lieu, d’où l’importance de prendre le temps et d’observer pour mieux faire des choix qui nous ressemblent », explique-t-elle. Une philosophie que Gaëlle partage dans son activité de conseil en décoration émotionnelle. « C’est un concept qui rassemble tout ce que j’ai pu apprendre au fil des dernières années, un mélange entre la décoration d’intérieur, le feng shui traditionnel et le développement personnel. L’idée, c’est de créer un chez-soi singulier et harmonieux qui nous porte dans nos aspirations de vie », précise- t-elle. L’intérieur de Gaëlle en est le parfait exemple. Objets chinés, meubles de famille ou de seconde main, créations personnelles, matières chaleureuses…Un savant mélange de wabi-sabi et de vintage, d’influences romantiques et campagne, qui composent une atmosphère joliment slow.

̈ La décoration, ce n’est pas uniquement ce que l’on voit. Ce qui compte, c’est que l’objet ou la matière nous procure une émotion. ̈

Émotion esthétique

Outre la dimension purement esthétique, Gaëlle s’attache aussi à apporter de la sensorialité dans son intérieur. « La décoration, ce n’est pas uniquement ce que l’on voit. On peut aussi l’imaginer sous le prisme de nos autres sens. Le toucher, l’ouïe, l’odorat jouent aussi un rôle essentiel dans la création d’une ambiance. Ce qui compte, c’est que l’objet ou la matière nous procure une émotion », indique-t-elle. Voilà pourquoi elle a distillé chez elle des touches de décoration sensorielle : l’édredon en velours du canapé, les brumes parfumées, les carillons… Gaëlle porte une grande attention aux détails, qui sont parfois la clé pour trouver l’équilibre d’une ambiance. Dans la cuisine, elle a ainsi pris le temps de chercher la teinte idéale pour matcher avec la crédence en zelliges ; un résultat qui lui procure une vraie satisfaction personnelle ! De la même manière, la chambre de Romy est une ode à la nature, à la simplicité, à la douceur. « J’ai mis tout mon amour pour la décorer. On lui a fabriqué un lit cabane, entouré de plein de détails qui apportent de la poésie », sourit-elle. Et dès l’arrivée des beaux jours, la jeune femme se ressource avec bonheur dans son jardin, où le chant des oiseaux répond à celui des grenouilles de la mare. Ou comment vivre plus simplement, pour ressentir plus intensément.

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Reportage à retrouver dans le HOME Magazine n°110 (mars-avril 2024), disponible en kiosque
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