Tous deux originaires de Dole, Julia et son mari Gaspard se sont rencontrés au lycée – que fréquente leur fille Jeanne aujourd’hui. Après leurs études respectives, ils ont retrouvé avec plaisir leur ville natale lorsque Julia, professeure des écoles, y a été nommée. Très vite, ils ont décidé d’acheter une maison où construire leur vie de famille. « On voulait soit de l’ancien, soit une construction en bois écologique. On a fait une journée de visites avec un notaire dans Dole, et il nous a emmenés voir cette maison à dix minutes à pied du centre-ville. Quand j’ai vu la façade, j’ai dit : “On va acheter !” Et c’est ce qu’on a fait, sans tout voir », raconte Julia. Tout avait déjà été réagencé et refait à neuf avec des beaux matériaux par les anciens propriétaires qui avaient acheté la maison aux enchères à la chandelle. « Ils nous ont raconté qu’à l’époque, l’étage était un grenier à grains », se souvient Julia.
Caractère et authenticité
Au rez-de-chaussée, l’entrée se confond désormais avec la pièce à vivre, totale- ment ouverte, avec en perspective le jardin, qui offre une jolie vue sur les toits de Dole. Le bureau et la cuisine complètent cet espace de vie lumineux et chaleureux. L’étage accueille la salle de bains, la chambre du couple et celles des enfants, Jeanne, 16 ans, et Arthur, 14 ans. Quand Julia et Gaspard ont pris possession des lieux en 2008, il n’y avait plus rien d’origine à part la porte d’entrée, la cheminée du salon et le parquet de l’étage. Ils se sont appropriés la maison au fur et à mesure, en procédant à diffé- rents travaux. D’abord, ils ont refait la terrasse et remplacé la porte qui donne sur le jardin par une porte-fenêtre pour gagner en luminosité dans la pièce à vivre. Les murs ont été repeints avec des teintes douces et feutrées ; puis Julia décide de mettre en valeur l’escalier d’origine en remplaçant la rambarde premier prix par un nouveau garde- corps fabriqué par un ferronnier artisan d’art, à partir de pièces de récupération. « Le balustre vient d’une entrée de cimetière et la pomme de pin d’un prieuré de Haute-Saône. La main courante a été faite à partir d’un seul morceau de chêne avec une patine sur-mesure. Je ne m’en lasse pas, c’est encore mieux que ce que j’avais imaginé ! »
Autre chantier qui a contribué à métamorphoser la pièce à vivre : la pose de bejmats au sol il y a trois ans. « J’avais repéré l’idée sur Pinterest. Ce n’était pas évident mais j’ai pu compter sur les conseils de mon père, mon référent bricolage, et le savoir-faire du carreleur, compagnon du Devoir. Le calepinage est superbe. » Pour le reste, Julia n’hésite pas à se retrousser les manches, comme dans la cuisine, qu’elle a rénovée entièrement elle-même l’année du confinement. Un plan de travail recouvert de béton ciré, des nouvelles poignées, quelques planches de coffrage et un miroir ancien chiné en guise de crédence suffisent à donner à la pièce des airs de cocon cottagecore, comme si tout avait toujours été là.
Passion brocante
Il faut dire que Julia, chineuse invétérée, peut compter sur le charme de l’ancien pour insuffler un supplément d’âme à sa décoration. « Je chine depuis toujours. Mes grands-parents paternels avaient une grande maison avec quatre ou cinq greniers. Petite, j’adorais ça ! », confie-t- elle. Chevillée au corps, sa passion pour la brocante est devenue un art de vivre. « Quand je vais chiner, c’est un moment pour moi. Il n’y a pas que le plaisir de la trouvaille ; il y a aussi celui de l’ambiance autour. Je pars au petit matin, quand la lumière est vraiment belle. Je reviens avec le petit déjeuner, le pain et les croissants. » Partout, les trésors de brocante ponctuent la maison : table de ferme, miroirs, vaisselle en terre de fer, huiles sur toile, luminaires… Julia se souvient de chaque histoire de chine, à commencer par celle de sa plus belle prise : les six chaises Breuer dénichées sur Leboncoin !
« Elles cassent un peu les codes dans la maison, comme le bejmat. J’aime quand c’est patiné, quand il y a des imperfections. Je fonctionne au feeling et je laisse les choses vivre. Avant, je faisais beaucoup tourner ma décoration, mais là, j’arrive à un point où mon intérieur est harmonieux tel qu’il est. Cela ne m’empêche pas de chiner des objets sans savoir ce que je vais en faire sur le moment, mais seulement parce que je les trouve beaux ! »
Chaque pièce de la maison possède une pièce chinée phare donnant le ton à l’atmosphère : la commode anglaise dans la suite parentale, le meuble à casiers dans la chambre de Jeanne ou le vaisselier dans la salle à manger. Et quand elle ne chine pas, Julia sait trouver le cachet de l’ancien dans le neuf, comme pour la baignoire Admiral de la salle de bains ou les interrupteurs en laiton massif sur les murs.
Nid douillet
Chaleureuse et enveloppante, la déco- ration associe les matériaux naturels comme le bois, le lin et la terre cuite. La palette chromatique de la maison se déploie avec la même justesse dans des nuances délicatement surannées : beige mastic, vert feuillage, gris-bleu discret… À l’étage, Julia fait appel aux conseils couleurs d’un consultant professionnel pour choisir la teinte vert bronze qui habille la chambre parentale du sol au plafond. Ce parti pris audacieux donne une dimension sophistiquée à ce petit nid sous les toits, en opposition parfaite avec la salle de bains, d’un blanc immaculé. Pour agrémenter l’espace, Julia compose un peu partout des mises en scène avec les beautés patinées qu’elle a chinées, des objets de créateurs choisis avec soin et des fleurs, toujours. Ce décor au charme réconfortant connaît son point culminant à l’approche des Fêtes de fin d’année. La pièce à vivre, déjà particulièrement cosy, se pare petit à petit de ses habits de lumière, pour le plus grand bonheur des parents et des enfants. « On est très Noël ! On installe le sapin début décembre puis les guir- landes arrivent au fur et à mesure, sur la cheminée, sur l’escalier… et cela monte crescendo jusqu’au réveillon ! Toujours avec un feu de cheminée, des chants de Noël, un bon film ou des jeux de société… C’est une période ultra-cocooning où l’on savoure chaque instant passé ensemble », sourit Julia.
_____
HOME MAGAZINE
Numéro 120 (novembre et décembre 2025) – Fin d’année festive Intérieurs chaleureux
7,90€

Disponible dans tous les kiosques en France et sur monmag.fr